idée-écriture

Parfois, vous avez une idée d’écriture mais… Impossible de la poser sur le papier.

Le plus frustrant : cette idée vous plaît vraiment. Vous croyez en son potentiel. Mais rien n’y fait. Vous ne parvenez pas à la développer. À la faire pousser.

Le risque ? C’est d’oublier votre super idée. De passer à une autre. Puis de lui réserver le même sort. Encore et encore.

Vous ne voulez pas que ce genre de scénario vous arrive. J’ai raison ?

Je m’en doutais. Mais pas de problème. Je vous ai préparé ceci : une liste de 7 étapes pour concrétiser vos idées d’écriture (+ un bonus à la fin).

1 – Eclaircir l’idée :

Pourquoi voulez-vous écrire ?

Non. Inutile de faire une séance de psychanalyse. Demandez-vous simplement : qu’est-ce qui me motive à vouloir écrire cette histoire ?

Est-ce un « univers » particulier ? Un personnage singulier ? Une intrigue ?

Réfléchissez-y vraiment. Votre idée d’écriture doit être claire. Limpide. Ainsi, vous savez sur quoi vous concentrez. Et vous ne vous éparpillez pas sans raison.

Ensuite, faites cet exercice :

  1. Prenez votre envie initiale. Puis essayez de l’intégrer aux autres éléments majeurs d’une histoire (exemple plus bas) : personnages, intrigues, etc…
  2. Eclaircissez vos combinaisons d’idées : écrivez-les sous forme d’un paragraphe.
  3. Ecrivez votre prémisse : L’expression la plus simple de votre histoire. En une phrase.

Exemple :

Votre idée de base est d’écrire un récit politique. C’est vague. Votre réelle envie est d’observer la vie politique de l’intérieur du siège d’un parti. Ok. C’est mieux.

Vous ajoutez maintenant des personnages : une femme si honnête qu’elle trahit ses propres alliés ; un homme qui n’a jamais aucune responsabilité mais chuchote dans toutes les oreilles ; un jeune ambitieux voulant révolutionner le fonctionnement politique.

Vous faites des essaies. Quel personnage vous attire le plus ? Lequel ferait le meilleur protagoniste ? Lequel se combinerait le mieux avec votre envie initiale ? Puis vous faites pareil pour l’intrigue. Les transformations. Etc…

Ensuite, vous combinez tout ça dans un paragraphe et cela donne: Un homme de l’ombre tire les ficelles de son parti pour porter ses valeurs. Agacé par la non-reconnaissance de ses alliés, il décide de s’exposer publiquement. Résultat : il précipite la fin de sa carrière politique.

Puis vous rétrécissez pour obtenir votre prémisse : Un politicien de l’ombre s’oppose à ses alliés par vanité et provoque la fin de sa carrière.

Vous avez trouvé votre prémisse ? Passez à l’étape suivante.

2 – Se documenter :

Ne commencez pas à développer votre histoire maintenant. Ce serait une erreur. Vos situations, vos résolutions, vos personnages. Tous seront clichés. Et votre roman ne frôlera pas l’originalité.

À la place, cette étape vous propose une chose : nourrir votre imagination de manière intelligente. Vous verrez, vous y prendrez vite goût. Chaque élément que vous intégrerez aura son importance. Car il vous donnera une multitude de nouvelles idées.

C’est une sensation grisante.

Voici quelques exemples de documentation :

  • Vous écrivez sur un personnage dont la vie intérieur fluctue beaucoup ? Lisez des magazines de psychologies.
  • Votre récit se déroule à l’époque de l’empire romain ? Ouvrez des livres d’Histoire. Visitez des musées. Contactez des spécialistes.
  • Vous êtes plutôt science-fiction ? Penchez-vous sur un sujet scientifique vous passionnant. Lisez tout ce que vous pouvez en rapport. Allez à des séminaires. Prenez même des cours. Continuez jusqu’à ce que votre sujet scientifique s’intègre naturellement à votre narration.
  • Vous développez un univers de fantasy ? Lisez les mythes et contes anciens. Etudiez les superstitions et croyances étrangères. Observez toutes ces histoires, ces créatures et ces lieux surréalistes. Puis demandez-vous comment ils pourraient complexifier votre monde.

Utilisez tous les médias existants. Que ce soit des livres. Des films. Des documentaires. Voire des vidéos YouTube. Ou des journaux. Votre entourage… Tout.

Non seulement vous aurez plus d’idées. Mais en plus vous vous démarquerez. Et votre livre sera vraiment unique.

Alors n’attendez plus : dévorez tout ce que vous pouvez en lien avec votre histoire !

3 – Explorez votre idée d’écriture :

Cette étape découle des deux premières. Son but ? Vous aider à développer votre prémisse en vous appuyant sur vos documentations.

Concrètement, dites vous « et si… ». Et compléter avec tout ce qui vous vient à l’esprit. (Mais posez-vous des questions originales.) Puis utilisez vos nouvelles connaissances pour répondre avec des « alors… ».

Faites d’abord ce travail sur les idées générales de votre prémisse. Observez comme votre phrase peut partir dans tous les sens. Et choisissez la direction que vous voulez lui donner. Puis répétez le processus sur des éléments plus anodins.

Vous voulez un exemple ? Ok. Je reprends l’histoire du politicien. (Notez que je ne me suis pas documenté sur la politique. Résultat : mes idées seront peu originales.)

Rappel de la prémisse : Un politicien de l’ombre s’oppose à ses alliés par vanité et provoque la fin de sa carrière.

Et si mon protagoniste était une femme ? Alors elle aurait ses propres moyens d’évoluer dans ce monde d’hommes. Peut-être utiliserait-elle ses pouvoirs de séductions pour chuchoter aux oreilles ? Non. Trop cliché. Alors peut-être qu’elle ferait le contraire ? Elle éliminerait toute possible séduction entre elle et ses homologues. Ainsi, elle penserait créer des relations « d’homme à homme » avec eux.

Et si ma protagoniste réussissait à s’intégrer en dénigrant les femmes ? Alors elle souffrirait intérieurement pour accomplir ses objectifs extérieurs. Peut-être serait-ce la cause de son opposition finale à ses alliés ? Usée de faire fonctionner un système misogyne, elle fait voler sa carrière en éclat. Mais son sacrifice éveille les consciences. Quelques voix s’élèvent. Elle a perdu son travail, mais retrouvé son humanité.

Posez-vous 100 « et si… » différents. Beaucoup ne vous mèneront nulle part. Mais plus encore ajouteront des détails inestimables à votre récit.

4 – Le thème :

Quelle idée/valeur voulez-vous transmettre via votre histoire ?

Trouver une réponse claire à cette question est PRIMORDIAL. Je ne rigole pas. Si vous vous dites « Tout ce que je veux, c’est raconter une histoire palpitante avec un tas de rebondissements. » Je vous assure : vous faites une énorme erreur.

Vous allez offrir à vos lecteurs un simple divertissement… Alors que vous pourriez les aider à mieux comprendre la vie… Tout en les divertissant.

Avouez que c’est dommage.

Faites votre choix : une histoire très distrayante mais éphémère, ou un récit profond qui reste gravé dans les mémoires ?

Je pars du principe que vous choisissez la seconde option. Ce qui nous amène à une question essentielle :

Comment exprimer votre idée dans une histoire ?

Pour commencer : déterminez cette idée

Observez les conflits que vous voyez déjà dans votre récit. Mettez-vous à la place de votre protagoniste. Quelles sont ses grandes souffrances ? Qu’est-ce qui, à l’intérieur de lui, l’empêche d’être épanoui ? Mettez le doigt sur son défaut majeur. Puis observez les valeurs en jeu.

Est-ce la justice, la loyauté, la survie, l’amour… ? Il en existe une infinité. Découvrez celle liée à votre personnage. Ensuite : interrogez-vous. Quelle conviction avez-vous à propos de cette valeur ?

Ce pourrait être :

  • La mort est une délivrance. Ou au contraire : la vie mérite d’être vécue.
  • L’ambition empoisonne le cœur.
  • L’amour peut sauver un homme de la misère.
  • Etc…

Votre thème ne tombera pas du ciel. 5 minutes de réflexion de suffiront pas. Laissez vos pensées tourner quelques jours. Prenez le temps nécessaire.

Votre thème est trouvé ? Gardez-le en tête. Puis…

Intégrez-le à votre histoire :

Pour exprimer un thème dans un récit, il faut utiliser l’ensemble des éléments la constituant. Mais, en priorité, les motivations et actions des personnages.

En clair, si votre thème est « la fin justifie les moyens », vous allez construire les événements de l’histoire autour de cette phrase. Et faire osciller la valeur liée au thème.

Par exemple : Le protagoniste braque la caisse d’une boutique pour pouvoir se nourrir (= la fin justifie les moyens). Puis il décide de ne pas tuer un témoin l’ayant reconnu (=la fin ne justifie pas les moyens). Et le récit continue ainsi jusqu’à la valeur finale révélée par l’ultime action du personnage lors du climax :

Son action va-t-elle montrer que la fin justifie les moyens, ou le contraire ?

Bien sûr, il faut également que les actions entreprises par le protagoniste et les autres personnages soient cohérentes.

Alors, afin de créer une unité autour de votre thème, vous allez construire le reste de l’histoire en gardant votre phrase thème en tête. Ce que vous inventerez aura pour but de l’exprimer au mieux sous la forme d’actions et de réactions.

5 – La structure :

Si vous avez lu mes articles précédents, vous le savez : J’accorde une grande importance à la structure. Car il s’agit du meilleur moyen d’écrire une histoire cohérente.

Vous pensez peut-être qu’elle va atrophier votre roman. Le rendre inconsistant. Artificiel. Et ce serait compréhensible.

Mais je pense que la vérité est tout le contraire : La structure décuple la créativité. Parce qu’être créatif, ce n’est pas avoir plein d’idées. C’est avoir de bonnes idées.

Imaginez :

Vous écrivez une histoire sur un policier rendant justice lui-même. Utiliser une structure vous stresse, alors vous vous en passez. Vous commencez votre récit. Votre protagoniste a une faiblesse : il ne fait pas confiance à la justice.

Votre histoire se déroule. Le protagoniste mène une enquête avec une idée en tête : tuer le coupable avant qu’il n’échappe au système judiciaire.

Vers la fin, il comprend qui est le coupable. C’est un choc pour vos lecteurs parce que tout a été fait pour qu’on ne le voit pas venir. Et pour ajouter encore une dose d’inattendu, le protagoniste a une révélation soudaine et inexpliquée. Il renonce à faire justice lui-même. Et livre le coupable à la justice.

Bref, l’histoire n’a pas tellement de sens. La faiblesse du protagoniste ne l’empêche pas d’accomplir son enquête. Et celle-ci disparaît à la fin sans raison.

Ou alors :

En utilisant une structure, vous pourriez décider dès le début du déroulement de la fin.

Climax : Le protagoniste tue le coupable sans autre forme de procès.

Du fait de cette contrainte que vous vous imposez, votre créativité rejette les idées inadaptées. Ici, que le protagoniste ait comme faiblesse initiale de faire justice lui-même n’a pas de sens.

Cela équivaudrait à raconter l’histoire d’un policier-justicier qui finit par… Faire justice lui-même. Peu d’intérêt.

À la place, vous pourriez donner cette faiblesse : le protagoniste respecte très scrupuleusement les règles judiciaires.

Cette faiblesse est cohérente avec le climax car nous voyons une opposition entre la caractérisation du personnage et son action finale. Le récit doit donc pousser le protagoniste jusqu’à un certain point (le climax) tout en le faisant agir contre sa faiblesse. Ce qui nous fait désormais deux contraintes.

Vous pouvez maintenant déterminer les obstacles. Ceux-ci doivent s’opposer à la faiblesse pour faire changer le protagoniste. Ainsi, vous pourriez imaginer :

  • Un manque de preuves empêchant l’arrestation du suspect.
  • La procédure obligeant la police à relâcher le coupable.
  • Le meurtrier faisant jouer ses relations politiques pour échapper à la justice.

Résultat : L’intégrité du policier est mise à rude épreuve. Lors du climax, elle cèdera sa place à un besoin de justice « quoi qu’il en coûte » et le protagoniste fera justice lui-même.

Le déroulement de l’intrigue est bien plus cohérent ainsi. Tout en étant plus porteur de sens. L’histoire a transformé le personnage. Et ses valeurs ont drastiquement changé.

6 – Les personnages :

Grâce aux 5 étapes précédentes, votre histoire doit commencer à prendre forme. Mais il reste un élément indispensable à travailler : vos personnages. Et notamment votre protagoniste.

Tout personnage est là pour soutenir la structure et exprimer le thème.

Retenez bien cette phrase. Lorsque vous déciderez du caractère d’un personnage, de son passé, de ses valeurs et ses ambitions, vous ne les choisirez pas au hasard. Tout est lié.

Le policier :

Reprenons l’exemple du policier intègre finissant par faire justice lui-même.

En partant de cette base, certains aspects du caractère du protagoniste ressortent déjà : il respecte les règles pour lesquelles il se bat donc il a un certain honneur et il privilégie la justice « légale » à la justice « morale ».

Maintenant posez-vous pose des questions :

  • Quels événements de son passé ont conduit le protagoniste à respecter les règles si scrupuleusement ?
  • Quel impact négatif cette faiblesse a-t-elle sur sa vie ?
  • Quelles situations pourraient le pousser à modifier ses valeurs à ce sujet ?
  • Quels personnages, quelles institutions, quels systèmes pourraient s’opposer à sa volonté en appuyant sur sa faiblesse ?

La liste est loin d’être exhaustive. Posez-vous des questions à chaque élément que vous intégrez à votre histoire. Est-ce le meilleur moyen ? Le supprimer ou le modifier permettrait-il d’exprimer plus clairement le thème ? Etc…

Un exemple :

Repassons au récit du policier. Grâce aux questions que vous vous êtes posées, vous arrivez à ces conclusions :

Le père du protagoniste a été condamné à mort. À l’époque, le policier n’était qu’un enfant. Mais des années plus tard, la vérité a éclaté : le père était innocent (explique la faiblesse). Une magouille policière a mené les enquêteurs à prendre en compte de fausses preuves à l’égard du condamné. Résultat : Devenu adulte, le policier se bat pour arrêter convenablement les criminels afin qu’ils soient jugés en toute transparence (objectif).

Cette trop grande intégrité lui apporte l’inimitié de ses collègues. Il se retrouve alors isolé pour résoudre ses enquêtes (obstacle). Ses résultats sont mauvais donc son emploi risque de lui filer entre les doigts (obstacle).

Une suite d’événements le pousse à changer. Principalement : L’absurdité de certaines règles… Qui l’empêche de les faire respecter (s’oppose à l’objectif et appui sur la faiblesse).

Ses collègues qui le haïssent entravent sa progression en lui mettant des bâtons dans les roues (obstacle). Tout comme le coupable de l’histoire qui tente d’échapper à la justice en se jouant des règles.

Donc : il finit par craquer et tue le meurtrier plutôt que de le laisser filer (transformation).

Et vous pouvez faire la même chose pour chaque personnage de l’histoire. Par exemple : En quoi l’action de l’antagoniste s’oppose à la volonté du protagoniste… Tout en le poussant à évoluer, à dépasser sa faiblesse ?

Puis vous construisez chaque élément en fonction de ce qu’ils apporteront à votre histoire.

7 – De l’idée à l’écriture :

Vous y voilà.

L’idée d’écriture qui vous passionnait a grandi. Vous l’avez approfondie. Développée. Peaufinée. Et maintenant, elle est prête à supporter le poids d’une histoire.

Mais (il faut bien qu’il y ait un mais), une bonne idée bien travaillée tombera aussitôt dans l’oubli si elle n’est pas utilisée. Alors ne tournez pas autour du pot. Ne trouvez pas une excuse pour repousser à la semaine prochaine.

Ecrivez les premières lignes dès aujourd’hui. Et ne vous préoccupez pas de la pertinence de vos phrases. Juste écrivez. S’il y a un problème, vous pourrez toujours revenir le résoudre. Mais si vous laissez votre idée filer… Vous ne la reverrez jamais.

Vous avez du mal à trouver le temps d’écrire ? Lisez : comment j’ai gagné 1h de temps d’écriture par jour. J’y explique ma méthode pour écrire plus souvent (tout est dans le titre).

Et maintenant…

Le bonus :

Une infographie récapitulative, rien que pour vous !

Faites-en bon usage et n’hésitez pas à la partager sur Pinterest, Facebook, Instagram…

infographie

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